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Le site d'Olivia BOBIN
13 octobre 2008

Tentative d’assassinat sur fond de vendetta familiale

Tentative d’assassinat sur fond de vendetta familiale

            A. K. a comparu hier devant la cour d’assises d’aix. Il est accusé d’avoir tenté de tuer à coups de pierre et de couteau un jeune turc, avec l’aide du cousin de la victime.

« Ca y est, il est mort, dépêchons nous de partir d’ici. » Ces quelques mots auraient été prononcés par A.K., le soir du 24 octobre 2004. Ce jeune homme turc de 21 ans a comparu hier devant la cour d’assises d’Aix pour avoir tenter de d’assassiner, avec A.B., A.N., qui n’est autre que le cousin de ce dernier. Il est seul dans le box des accusés, son compère s’est réfugié en Turquie après les faits.

Nuit noire pour la jeune victime. Pourtant ce devait être une sortie avec son cousin et un copain de celui-ci. L’équipée devait se rendre chez un ami de A.B. pour récupérer de l’argent. Mais la voiture conduite par A.K. va progressivement quitter la ville pour s’enfoncer dans un chemin en forêt dans la commune de Carry le Rouet. A.B. serait alors sorti du véhicule. Prétextant avoir perdu quelque chose près d’un arbre, il a demandé aux deux autres de l’aider à chercher. Soudain, A.N. a reçu un coup sur la tête par son cousin. « Je lui est demandé pourquoi il m’avait frappé », traduit l’interprète de la victime à l’intention de la cour. « Il m’a répondu tais-toi je vais te tuer. » La jeune victime aurait supplié à A.K. de l’aider. Mais celui-ci aurait sorti un couteau et lui aurait asséné des coups de pieds. Coups de pierres, pluies de couteau, la victime est laissée pour morte. « Je me suis dit que j’allais mourir », confie le jeune homme, des sanglots dans la voix. Il a réussi à ramper jusqu’à la route où des automobilistes lui ont porté secours. Deux après les faits, il porte encore de nombreux traumatismes : des ecchymoses, 22 coups de couteaux et une lésion au poumon. Que s’est-il passé pour que A.B. et A.K. auraient eu envie d’éliminer A.N. ?

L’accusé se défend de n’avoir porté aucun coup et d’avoir aidé A.N. « J’étais resté dans la voiture. J’ai entendu des cris. Quant je me suis approché j’ai vu A.B. en train de frapperA. N. », tente t-il d’expliquer dans un mélange de français et de turc. « J’ai alors tirer A.B. par le bras et A.N. s’est enfuit. Comme son cousin l’a poursuivi je suis remonté dans la voiture. » Et le président de demander à l’accusé « mais pourquoi être reparti en emmenant A.B. et laissant pour mort A.N. ? » La peur sans doute. « A.B. était comme un fou et puis je ne parlais pas français pour appeler la police » répond A.K.…

Me F, avocat de l’accusé a tenté ainsi de démontrer que celui-ci avait fait l’objet d’une manipulation : « A.B. avait dit à A.K. que son cousin travaillait pour le consulat. Il était du côté des Turcs et allait tuer quelqu’un. Il  s’agissait de l’en empêcher. »

Le représentant de la victime Me V. s’est interrogé sur le côté passif de l’accusé durant l’agression : «  Qu’avez-vous fait pendant les 20 minutes de torture ? » Il a essayé de démontrer la préméditation des gestes.

Alors vengeance familiale, crime politique, coup de folie, manipulation… les jurés doivent se faire une intime conviction. Le délibéré est attendu aujourd’hui.

Olivia Bobin

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