Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le site d'Olivia BOBIN
13 octobre 2008

Celui qu’on appelait Gaston

Celui qu’on appelait Gaston

K. comparaît devant la cour d’assises d’appel d’Aix, dans une affaire de braquage et de prise d’otage pour laquelle il a été condamné, en 1ère instance, à 15 ans de réclusion criminelle. Personnage frêle et timide, K. se retrouve dans le box des accusés.

            Même pull vert en laine, même allure penaude qu’un héro de bande dessinée aux gaffes mémorables. A première vue, cet homme debout dans la cage de verre ne semble rien comprendre de la scène qui va se jouer sous ces yeux. Et pourtant, il a un des rôles principaux. K. est accusé d’avoir participé à la séquestration du directeur de la SA CPR billets  et de sa famille en vue d’extorquer les fonds de l’établissement. Cet homme d’origine maghrébine d’une quarantaine d’années a été condamné en 1ère instance à 15 ans de réclusion criminelle. En appel devant la cour d’assisses d’Aix, il revient sur cette journée du 21 juin 2001 où il dit n’avoir agit que parce que « « On » lui avait demandé. »

            Il travaillait comme électricien au black et vivait chez l’un des coaccusés Y. S. « Un jour, en bas du quartier j’ai rencontré « On ». Il m’a demandé de lui acheter des vêtements et divers objets, de louer un box et de surveiller une voiture dans la plaine du Var », explique brièvement K.  Le président, sur un ton amusé, lance alors : « Mais vous le connaissiez ce « On » ? » Et l’accusé de répondre : « Je l’avais vu en prison mais je ne me souvenais pas de lui. » Homme influençable, généreux, simplet ou fin stratège ? En tous les cas, lorsque ce fameux « on » est revenu avec un des ses acolytes dans le box chargé d’un précieux butin de 32 millions de francs, l’accusé reconnaît avoir emmené toute la troupe chez un autre homme, présent également dans le box des accusés, pour procéder au comptage de l’argent. Amusé par les circonstances, le président réagit aussitôt « c’est bien la première fois que vous avez une idée. Jusqu’alors vous aviez un rôle secondaire de gentil exécutant sous les ordres de ce « On ».» Vexé, un peu perdu, K. murmure : «  c’est pour ça que l’on me surnomme Gaston. Le con c’est moi. » Cependant, il se défend de n’avoir pas participer à la séquestration des victimes.

            Par peur de représailles et malgré les insistances tant du président que des avocats de la partie civile, K. taira le nom de ce « On. » Son avocat, maître H. revient sur la fragilité psychologique de son client. Il le présente comme « un homme perturbé » qui n’a pas voulu faire appel afin de  « ne pas faire subir un second procès aux victimes. » Alors, humaniste ce Gaston ? Les jurés ont 15 jours pour apprécier la véracité de ses propos et pour juger de l’avenir de ce héros de bande dessinée.

Olivia Bobin

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité