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Le site d'Olivia BOBIN
13 octobre 2008

Les maux de la presse à l’école

Les maux de la presse à l’école

Dur dur de faire découvrir le monde de l’information aux étudiants lorsque ses efforts ne sont pas soutenus par le corps enseignant. Brigitte Burel, professeur documentaliste au lycée privé du Sacré Cœur à Aix-en-Provence, se démène pour organiser des activités lors de la semaine de la presse à l’école. Un mélange d’espoir et de lassitude…

- Quelles animations avez-vous organisé pour la semaine de la presse ?

            Cette année, le thème proposé est : « Une information, des médias ». Il s’agit de faire découvrir aux étudiants comment une même information peut être traitée et relayée de manière différente par les journaux. Le CDI a mis à la disposition des élèves « le kiosque à journaux », où ils peuvent trouver tous les titres proposés par le Clémi (Centre de Liaison de l’Enseignement et des moyens d’Information, ndlr). Mais comme ils n’étaient pas vraiment attirés, j’ai eu l’idée de les faire venir par le jeu. Chaque jour, je leur propose donc « la question du jour ». Je leur donne un indice et ils doivent trouver le journal ou l’hebdo dans lequel des propos ont été tenus, ou ils doivent compléter une image etc… Un tirage au sort est prévu. Le gagnant pourra choisir une revue de son choix.

- Les élèves sont-ils intéressés par ce genre d’évènement ?

Hier ils ont été très peu à répondre à la « question du jour ». Aujourd’hui il y en a eu un peu plus. Souvent, c’est moi qui dois les inviter à participer. En revanche, certains sont tellement joueurs, qu’ils cachent la revue ou le journal en question pour ne pas que leurs camarades trouvent la réponse. En tous les cas, il est plus facile de mesurer au collège l’intérêt que les élèves portent aux animations… Mais le problème se situe aussi du côté du désintérêt des professeurs.

-Quelle a été l’attitude des professeurs face à ce projet ?

            Les professeurs ne se sont pas du tout mobilisés pour la semaine de la presse. Les documentalistes ont fait des propositions, ont donné des idées. Mais si on n’organise pas tout, ça ne marche pas car il n’y a aucun soutien. Par exemple, mes collègues et moi leur avons proposé d’emmener deux classes au débat sur la presse à la bibliothèque Méjanes. Aucun enseignant ne s’est impliqué. Tout est tombé à l’eau. Il nous manque un espace institutionnel pour agir. Selon eux, le travail pédagogique sur la presse ne doit pas se faire uniquement sur cette semaine. Je partage également cet avis. Mais il y a une certaine hypocrisie de la part du corps enseignant.

- Comment s’était déroulée l’année précédente. Le comportement des professeurs était-il le même ?

            Nous avons travaillé avec un professeur sur le thème de la presse étrangère et plus particulièrement l’Espagne. Par exemple, les étudiants devaient traduire un glossaire des termes de la presse ou encore relier un mot à sa définition. Mais là encore, c’est dommage car ce travail n’a été rendu possible que parce que l’on s’entend bien avec la professeur d’espagnol.

- Quel est le but de cette opération ? Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux jeunes par le biais de ces animations ?

            Mon but c’est que les élèves aillent vers les revues, les journaux et qu’avec le jeu de la « question du jour », ils découvrent et enrichissent leur vocabulaire. Par exemple, ils ne parlent jamais d’hebdomadaire et ils ne font pas la différence avec un mensuel. L’objectif est qu’ils s’informent et qu’ils développent un comportement actif. Ils sont extrêmement passifs. Ils attendent qu’on leur transmette l’information. Tout le travail de documentaliste est donc d’apprendre à rechercher, à varier les sources. Mais comme il n’y a aucun suivi, on ne peut faire que du saupoudrage.

Olivia Bobin

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